Click on the image to open it

Uniforme de Grande Tenue modèle 1921 du Général de Brigade GIRARDON

between the 1922-01-01 and the 1922-12-31 , Entre-deux-guerres

Uniforme de grande tenue modèle 1921 ayant appartenu au Général de Brigade Pierre Louis GIRARDON

L'ensemble se compose des effets suivants :

- Tunique en drap bleu clair

- Pantalon bleu clair à double bande et passepoil doré surfond bleu foncé

- Epaulettes à franges dorées

- Ceinturon porte-épée bleu foncé à bandes dorées

- Croix de Commandeur de la Légion d'Honneur.

« Sorti de Saint-Cyr et sous-lieutenant le 1er octobre 1886,Louis Girardon a tenu garnison successivement jusqu'au grade de chef de bataillon, à Lyon, Nancy, Paris, Montargis et Beauvais. A la mobilisation, le commandant Girardon, major du 51émerégiment d'infanterie, dut rester à Beauvais et ne rejoignit le front qu'aumois d'octobre 1914, en Argonne. Il y resta jusqu'en janvier 1915, menant avec son bataillon de rudes combats. Il reçut deux citations :

- l'une à l'ordre de l'armée : "A fait preuve du plus grand courage dans une attaque de tranchées en se portant de sa personne jusqu'aux abords immédiats des tranchées ennemies. A eu son chef de corps et tous ses agents de liaison tués autour de lui" signé général Gérard

- l'autre à l'ordre de la division : "pour le zèle, le dévouement, la compétence avec lesquels il a exercé pendant sept jours le commandement d'une fraction particulièrement attaquée de la division" signé général Cordonnier

Il prend ensuite part à la première offensive de Champagne, du 21 février au 5 mars 1915. Son bataillon enlève la cote 196, vers Tahure, et y résiste victorieusement aux attaques furieuses de la Garde impériale allemande. Le commandant Girardon est cité à l'ordre de l'armée : "Officier supérieur de la plus grande bravoure, véritable entraîneur d'hommes, a contribué puissamment par son courage personnel à l'enlèvement de la cote 196 et y a résisté pendant trois jours aux contre-attaques furieuses de la Garde impériale allemande" signé général Gérard.

Au début d'avril, le commandant Girardon, au cours de l'offensive de la Woëvre, reçoit sa première blessure, à la tête, mais il n'est pas évacué. Le 18 avril, nommé au commandement du 67ème régiment d'Infanterie, il avait à peine rejoint son corps qu'il subit, à la tranchée de Calonne, une attaque allemande d'une extrême violence, menées par trois divisions d'assaut contre ce seul régiment. Il est nommé lieutenant-colonel le 5 mai 1915. Après un court repos, le colonel Girardon participe, en septembre 1915, à la seconde offensive de Champagne.

Presque aussitôt, il est blessé, mais il ne se laisse pas évacuer. Il est cité à l'ordre de l'armée et est promu officier de la Légion d'Honneur sur le champ de bataille : "Chef de corps de tout premier ordre, a dirigé avec énergie et une très grande bravoure les attaques réitérées de son régiment contre un puissant retranchement. Blessé, a demandé à conserver son commandement" (général J. Joffre).

Jusqu'en juin 1916, c'est le secteur de Champagne avec ses multiples combats, puis le régiment tout entier part pour Verdun. Pendant les grandes batailles des 21, 22 et 23 juin 1916, le 67éme régiment d'infanterie se distingua d'une manière magnifique et son héroïsme est resté fameux. Complètement encerclé au Bois Fumin, sans liaisons, sans vivres et sans boisson, rongé par une soif horrible, écrasé par un des plus violents bombardements qu'on ait vus dans ce secteur infernal, asphyxié par les obus à gaz, le régiment, qu'on croyait perdu, résista avec une vaillance inouïe aux attaques allemandes, refusa par la voix de son chef de se replier et, quoique privé de ses bases, réussit à enlever du terrain à l'ennemi dans des corps à corps terribles. Le colonel Girardon fut l'âme de cette résistance, mais la lame avait usé le fourreau, et lorsque les débris du régiment furent délivrés, on dut le ramener sur une civière, le tympan crevé et très gravement intoxiqué. Mais il ne fut pas évacué.

Une belle citation à l'ordre de l'armée récompensa ce brillant fait d'armes : "Sous les ordres du lieutenant-colonel Girardon, pendant les journées du 21 au 23 juin 1916, a soutenu avec la plus grande opiniâtreté les attaques violentes et incessamment renouvelées d'un ennemi très supérieur en nombre. Débordé sur ses deux flancs, et malgré un bombardement d'une intensité inouïe d'obus de gros calibres et de projectiles asphyxiants, n'a pas cédé un pouce de terrain, et a même réalisé de légers progrès grâce à d'énergiques contre-attaques poussées jusqu'au corps à corps. En dépit de lourdes pertes, malgré des difficultés matérielles considérables et les souffrances causées par la soif, a par la vigueur de sa résistance, permis le rétablissement de la ligne" (général Nivelle).

Enfin, le général Joffre désigna le 67éme régiment d'infanterie pour former à Chantilly la garde d'honneur du Grand Quartier Général. De là, le 67ème régiment d'infanterie fut envoyé dans la Somme, près de Bouchavesnes, et y prononça une vigoureuse attaque qui lui valut encore, ainsi qu'à son chef, une citation à l'ordre du corps d'armée : "Le 13 octobre 1916, sous les ordres du lieutenant-colonel Girardon, a fait preuve d'un élan et d'une ténacité admirables. Bien qu'ayant ses vagues d'assaut à moitié ensevelies dans des tranchées entièrement nivelées par un bombardement intense, s'est vigoureusement lancé à l'attaque, sous un feu d'écharpe d'artillerie et de mitrailleuses d'une rare violence. Malgré de très lourdes pertes, s'est maintenu sur le terrain conquis, au contact immédiat de ses objectifs et a fourni, sous un feu incessant et malgré le mauvais temps, une somme de travail exceptionnelle" (général Paulinier).

On le dirigea ensuite sur l'Aisne, vers Soupir, pour y tenir secteur. Le 15 avril 1917, la grande offensive de l'Aisne se déclenche. Le 67ème régiment d'infanterie progresse de deux kilomètres, enlève trois lignes successives de tranchées, capture 400 prisonniers, trois canons et huit mortiers de tranchées. Il est encore cité, avec son chef, à l'ordre de l'armée et reçoit la fourragère des mains du général de Mitry.

"Sous les ordres du lieutenant-colonel Girardon, a montré, dans les journées des 5, 6 et 7 mai 1917, la plus belle vaillance pour libérer les régions où il s'était entraîné à vaincre. Dans une attaque irrésistible, surmontant des défenses naturellement fortes, encore multipliées par un adversaire tenace, a enlevé trois lignes de tranchées ennemies, disputées avec acharnement, progressant de près de deux kilomètres et capturant plus de 400 prisonniers avec trois canons et huit mortiers de tranchées. A conservé tout le terrain conquis, malgré les plus violentes contre-attaques, en dépit d'un bombardement intense et continu, infligeant à l'ennemi de lourdes pertes" (général en chef).

Etant ensuite dans les Vosges, le lieutenant-colonel Girardon quitte, la mort dans l'âme, le merveilleux régiment qu'il avait conduit à la gloire : il est nommé colonel et prend le commandement d'une infanterie divisionnaire au 1er Corps d'armée. Les trois régiments placés sous ses ordres sont le 43ème, le 127ème et le 327ème régiments d'infanterie. Il prend part avec eux à l'offensive franco-britannique des Flandres vers Bixschoote et tient secteur dans les Flandres puis sur l'Aisne, jusqu'au 23 mars 1918. C'est à cette date que les Allemands cherchent par une pression formidable, à percer nos lignes (offensive de la Somme). La division du colonel Girardon est transportée d'urgence en camions vers Montdidier. Il lui faut elle-même attaquer pour relever la 56ème division, puis tenir tête. Nos alliés reconnurent l'aide qui leur avait été apportée en décernant au général Girardon, qui fut fait Compagnon de l'ordre du Bain, l'une des plus hautes distinctions anglaises. 

Quelques semaines plus tard, le général Girardon est engagé, avec sa division, dans la bataille de l'Aisne (offensive allemande puis offensive française) et doit assumer les plus écrasantes responsabilités, faire face au péril de l'infiltration, se cramponner au terrain et, contre-attaquant, reprendre enfin Fontenoy. Il est cité à l'ordre du corps d'armée : "a montré, au cours des opérations actives du 29 mai au 15 juin 1918, un grand sens tactique, vivifié par une froide énergie, un calme parfait, un courage personnel remarquable. Encourageant ses troupes par son exemple, a contribué largement à rétablir une situation très difficile et à arrêter net les progrès d'un ennemi grisé par de rapides succès. Magnifique figure de soldat, animé du plus pur sentiment du devoir" (général Lacapelle).

Il est enfin proposé pour la cravate de commandeur de la Légion d'Honneur, dans ces termes, par le général Messimy, ancien ministre de la Guerre, commandant sa division : "Officier supérieur de la plus haute valeur morale. Profondément imbu du sentiment du devoir, le colonel Girardon est une des plus belles figures de soldat que j'aie rencontrées au cours de la guerre. Personne ne peut recevoir le grade de commandeur de la Légion d'Honneur avec plus de titres à l'estime respectueuse tant de ses subordonnés que de ses chefs".

Mais, le 15 août 1918, le colonel Girardon, très gravement brûlé à plusieurs reprises par les gaz asphyxiants, est évacué pour la première fois. A peine guéri, il rejoint le front, le 15 octobre ; mis en réserve de commandement à la VIIe armée, puis affecté à l'infanterie divisionnaire de la 20e division où il n'arriva qu'après l'armistice, enfin à celle de la 124èmedivision qu'il commanda jusqu'au 25 mars 1919, il prit alors le commandement de la 6ème brigade et des territoires des départements de l'Oise et de la Somme. C'est à ce poste qu'il reçut la cravate de commandeur de la Légion d'Honneur et les étoiles de général de brigade, le 21 mars 1922. Peu avant sa mort, survenue le10 septembre 1953, le général Girardon fut promu grand-officier de la Légion d'Honneur. 


Distinctions :

- grand-officier de la Légion d'Honneur,

- croix de guerre avec huit citations (cinq palmes et trois étoiles),

- croix de guerre belge avec palme,

- compagnon de l'Ordre du Bain ( Angleterre),

- commandeur de 2ème classe de l'Ordre de Sainte Anne de Russie

- Etoile de Kara-Georgevitch de Serbie (4ème classe) »

Source : http://mducouedic.free.fr/Souvenirs.htm

 

CdG

Creative Commons License
This work is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.